Gabriel était un homme très séduisant et terriblement sexy. Quelle femme pourrait réellement lui résister, à moins d'être une prude ou pas intéressée par les hommes? Et encore, même elles pourraient largement céder à la tentation qu'il représentait. Je faisais partie de toutes ces femmes. J'étais faible. J'avais beau être fâchée contre lui, très en colère pour le mal qu'il m'avait fait, il lui suffisait de poser son regard sur moi pour que je me sente défaillir. Il n'avait décidément pas grand chose à faire pour que tout s'envole, pour qu'il soit finalement pardonné. Après un baiser, j'étais gênée parce que je ne voulais pas que tout se passe comme ça, aussi facilement. J'aurais tellement voulu continuer à lui en vouloir, ça aurait été tellement plus simple pour moi, pour lui, et puis pour nous, tout simplement. Je m'étais reculée. Il ne l'avais pas lâchée mais il ne m'avait pas non plus empêchée de mettre un peu de distance entre nous. J'avais la tête baissée. J'essayais d'éviter son regard, sous peine de craquer à nouveau pour ses beaux yeux. "Non, Charlie. Tu dois te montrer forte. Sois déterminée! Résistes à ce type. Je te rappelle qu'il a brisé ton coeur en mille morceaux il y a dix ans et depuis tu t'es débrouillée toute seule, t'as tout fait pour l'oublier!", me répétais-je sans cesse. Mais lorsqu'il me releva le visage et posa son regard sur moi, toutes mes convictions s'étaient envolée. C'était trop tard. "Tu es irrésistible, je n'y peux rien." Je fondais. Je venais de déposer les armes au sol, d'abandonner. J'avais perdue la bataille et allez savoir, j'avais peut-être même déjà perdue la guerre. Je me demandais d'ailleurs si, finalement, la guerre n'était pas perdue d'avance. « Je crois... que t'as gagné... » Je le regardais. Comment tenir? Je ne pourrais pas rester éloignée, c'était trop dur. Sur un coup de tête, sans doute, ou peut-être un coup de coeur, allez savoir, je m'approchai à nouveau pour l'embrasser une nouvelle fois, tendrement. Plus aucune colère. Comme si je n'avais jamais été fâchée contre lui. C'était presque comme dix années auparavant... avec sans doute l'amour en moins, même s'il resterait mon premier dans mon coeur et que je ne pourrais jamais m'empêcher d'éprouver un petit quelque chose pour lui, mais avec une maturité supplémentaire. Je fermai les yeux, doucement, une main posée sur sa joue...

Qu'est-ce-que l'amour? Certains vous dirons que ce n'est pas se regarder l'un l'autre mais regarder ensemble dans la même direction. D'autres vous diront que c'est tout partager, absolument tout, sans secrets ni tabous. D'autres encore vous dirons que ce n'était qu'uniquement une question de confiance. Moi je vous dirais simplement qu'on ne peut pas définir l'amour. Tout est une question de personnalité, de vécu, de convictions. Chacun a sa propre conviction de l'amour. Et peu importe ce qu'est l'amour pour vous, lorsque vous l'avez trouvé, vous le savez. Vous le sentez. Gabriel était le bon. J'avais tout ce dont je pouvais rêver avec lui. Il avait été accepté par mes parents, il savait se montrer romantique, il était toujours là pour moi, il a été patient, il a été ma première fois. Il m'a fait me sentir belle et désirée alors que j'étais dans une période sensée être ingrate, celle de l'adolescence. C'est la période de la vie où on a tendance à se sentir moche, nul, sans avenir ou autre. C'est l'une des périodes les plus difficiles. Mais avec Gabriel, j'avais tout franchis sans aucun problème. J'avais des regrets. Je regrettais qu'il n'ait pas pu être le bon jusqu'au bout. L'avenir en avait décidé autrement. Je savais aujourd'hui que jamais je ne retrouverais une relation aussi belle. Mais j'espérais trouver une autre relation valant vraiment la peine d'être vécue, comme l'avait été celle avec Gabriel. Maintenant qu'il était en face de moi, je ne pouvais plus résister. Ce n'était sans doute pas les retrouvailles que nous voulions avoir, je ne voulais certainement pas céder comme ça, mais on y était. Et fallait-il vraiment réfléchir à si c'était bien ou non? Ne fallait-il pas plutôt profiter du moment présent, jusqu'au bout? Et tant pis pour les conséquences? "Non Charlie, retiens toi!" Trop tard. Dans ses bras, je n'étais plus capable de réfléchir. C'était déjà comme ça à l'époque et ça l'était toujours aujourd'hui. Pour moi, il avait gagné. "Non Princesse...Il n'y à pas de gagnant ce soir.. J'ai perdu contre moi même. Mais je n'ai jamais connu de défaite plus douce.." Et hop, je l'embrassais à nouveau... Décidément, je n'étais vraiment plus capable de penser. J'avais envie de lui, et sans doute aussi besoin de lui. Mais ça n'était pas bien. On ne devait pas faire ça. Non, on ne devait vraiment pas... Sans m'en rendre réellement compte, je rendais le baiser un peu plus langoureux, ma main allant à nouveau se nicher sur sa nuque...

Je crois qu'en vérité, ce genre de retrouvailles était inévitable entre lui et moi. Il semblait ne pas résister à la tentation et je ne résistais pas non plus, c'était clair. Je ne pourrais jamais nier ça. Il m'attirait toujours autant, voir plus. A travers son t-shirt, on pouvait remarquer qu'il s'était musclé. Il avait un peu changé, c'était évident, tout comme moi. J'avais pris des formes. J'avais un peu plus de fesses, sans doute, et plus de poitrine. J'avais fais attention à mon corps, pour rester mince. Je faisais régulièrement des footings pour m'entretenir, sans pour autant avoir à m'imposer un régime stricte que je ne pourrais de toute façon pas tenir, l'appel du chocolat se faisant parfois très forte le soir, quand j'étais seule avec pour unique compagnie que mon chat. Je compensais donc avec du sport, pour que jamais la graisse ne s'accumule. En tout les cas, je faisais mon possible. Et mine de rien, le fait que Gabriel ne me résiste pas plus que dix auparavant me faisait plaisir, ça faisait du bien à mon égo, il fallait le dire. Je ne me retenais plus et l'embrassai alors un peu plus langoureusement. Je sentis ses mains agripper mes fesses et me soulever. Instinctivement, sans réfléchir, mes jambes s'enroulèrent autour de sa taille et mes mains restèrent posées sur ses joues. Il rompit le baiser pour me regarder. Son regard en disait long. Le mien aussi, sûrement. J'avais toujours eu du mal à cacher à un homme quand j'avais envie de lui. Et Gabriel me connaissant par coeur, il devait lire en moi comme dans un livre ouvert. Je n'avais pas tellement changée au final, malgré toutes ces années... "Ma puce...Oh et puis merde" Je me mordillai la lèvre en souriant avant qu'il ne finisse par lui aussi déposer les armes, me semblait-il. Il reprit mes lèvres avec envie. Combien de fois cette scène avait-elle eu lieu? Peu importait. Il se mit à revenir vers la voiture. Je l'embrassais sans cesse, souriant contre ses lèvres, une main sur son épaule pour me tenir un peu et l'autre jouant dans ses cheveux. L'impala... Que de souvenirs... Cette pauvre voiture avait déjà vu tellement de choses. Et il semblerait que c'était loin d'être terminé...

Etrangement, je ne pensais plus à rien d'autre qu'à lui, son corps, ses lèvres. J'en avais envie, j'en avais besoin. Pour le moment, je ne voulais que profiter de lui. Etrange quand on repensait à la façon dont j'avais réagis plus tôt dans la journée. Mais au fond, il m'avait tellement manqué que je ne voulais plus et ne pouvais plus le laisser filer comme ça, sans rien dire, sans rien faire. J'avais besoin de le sentir contre lui, de sentir ses mains, ses bras... Il m'appuya contre la voiture et rompit un instant le baiser pour me demander si je voulais la voiture ou aller chez lui. La voiture n'était pas forcément aussi confortable mais chez lui... Ca allait faire encore une petite trotte et vu comme nous étions partis, je n'étais pas sûre qu'attendre jusqu'à chez lui serait possible. Je me mordillai la lèvre alors qu'il s'occupa de mon cou, de mon oreille... Ah non, définitivement non. Pas possible d'attendre. Je murmurai: « L'impala a l'habitude... » Je ris doucement en passant ma main dans ses cheveux. Je ne pus réprimer un frisson avant de détacher mes jambes de la taille de Gabriel pour retrouver terre. J'ouvris la portière de la voiture et grimpai à l'arrière, qui ferait décidément l'affaire. Tant pis pour le confort. J'attendis qu'il me rejoigne pour m'allonger en l'attirant vers moi. Je passai ma main sous son t-shirt, dans son dos, tout en prenant possession de ses lèvres. Puis mes mains se glissèrent sur son torse, le caressant doucement. Je ne rompis le baiser que le temps de lui enlever son t-shirt, avant de reprendre ses lèvres, un main nichée sur sa nuque et l'autre posée sur son torse...

J'étais une femme avec des principes. Du moins le croyais-je. Je savais très bien que coucher avec son ex qui nous avait lâchement abandonnée dix années auparavant n'était pas forcément la meilleure chose à faire. En vérité, je savais que c'était sans doute l'une des pires choses à faire. Je vais peut-être me répéter mais qu'est-ce-que j'en avais envie! Je ne pouvais pas lui résister, pas une minute de plus. J'avais besoin de sentir que, le temps d'un moment, je lui appartenais à nouveau. Même si ce n'était pas long, même si ce n'était pas de l'amour mais qu'un plaisir charnel, j'avais besoin de ressentir ça encore une fois. J'avais besoin de voir qu'il avait toujours envie de moi, de mon corps, de me faire sienne durant un moment. Oui, je faisais peut-être une erreur. Mais je n'en pouvais plus de lutter contre mes désirs. Il fallait que je cède un peu à mes pulsions, que je profite de l'instant présent sans plus penser à rien d'autre qu'à lui, qu'à moi, qu'à nous, à l'intérieur de cette voiture. Il me dit que l'impala me connaissait aussi bien que lui. Il n'avait pas tort. Gabriel me connaissait par coeur, que ce soit mon caractère, ce que j'avais au fond de moi ou encore mon corps. L'impala aussi, avait tout vu... Elle avait été l'un des lieux centraux de notre histoire avec Gabriel. Je l'avais attiré contre moi pour l'embrasser. Il avait enlevé nos chaussures et je l'avais dépouillé de son t-shirt, t-shirt qu'il glissa entre la voiture et moi pour éviter que je n'ai mal. Il mordilla mes lèvres en passant ses mains sous mon t-shirt. Je ne pus réprimer un énième frisson. Il glissa une main dans mes cheveux et le baiser devint un peu plus brusque. Cela montrait bien qu'il en avait envie. Son autre main était sur ma cuisse. Je prolongeai le baiser quelque peu sauvagement. Je posai ma main sur la sienne, qui se trouvait sur ma cuisse, et je la fis remonter doucement vers le haut de ma cuisse. Puis, sans lâcher ses lèvres, je m'attelai à ouvrir son pantalon...

Ses mains remontant sur mes cuisses puis agrippant mes fesses ne faisaient que me confirmer qu'il avait avait toujours des mains expertes en la matière. Doux mais précis à la fois. Sauvage sans être violent ou se montrer impatient. Il rompit le baiser, reprenant son air. Il m'aide à ouvrir son pantalon. Ce n'était pas que je n'y arrivais pas, mais de l'aide ne me dérangeait pas. Sentir ses mains près des miennes, le sentir si près, me faisait peut-être trembler un peu. Je ne pourrais vous le dire. J'avais envie de lui et peut-être que l'impatience de ne reformer plus qu'un durant un instant se faisait sentir. Il se pencha et embrassa son cou. Cet endroit avait toujours été en quelque sorte mon péché mignon. Il murmura que j'étais devenue bien trop sexy et qu'il lui était donc impossible qu'il me résiste. J'avais ris doucement en me mordillant la lèvre, le laissant s'occuper de mon cou durant un instant. J'avais légèrement décalée ma tête pour lui faciliter l'accès. Je caressais doucement son dos, le frôlant du bout des doigts durant ce temps. Ce qu'il était devenu sexy lui aussi. Il l'était déjà à l'époque mais maintenant c'était tout de même encore autre chose. Il était un peu plus musclé et ça n'était pas du tout pour me déplaire, bien au contraire. Il se mit à me retirer ma culotte, doucement. Comme si c'était au cas où le désir de l'arrêter me prendrait. Il n'était pas question que je l'arrête, pas maintenant, pas en si bon chemin. Je le laissai me l'enlever avant de lui descendre son pantalon. Je passai mes mains sur ses fesses, doucement, retirant ensuite son caleçon. J'écartai mes jambes pour qu'il puisse s'installer et passer à l'étape supérieure dés qu'il sentirait que ce serait le moment. Je nichai une de mes mains dans sa nuque et l'attirai vers moi pour reprendre possession de ses lèvres. Mon autre main alla se glisser sur son sexe pour le caresser. Entre deux baisers, je chuchotai simplement: « Tu n'imagines pas à quel point j'ai envie de toi, là, maintenant... » Je continuai à le caresser, l'embrassant langoureusement...

Qui aurait imaginé que nos retrouvailles se passeraient de cette façon? Certainement pas moi. Je ne pensais même pas me retrouver face à lui alors je ne pensais certainement pas à refaire l'amour avec cet amour passé dans sa voiture, comme nous l'avions déjà fait tant d'autres fois. Oh non, j'étais bien loin de penser à tout ça. A croire que Gabriel savait toujours me faire chavirer. Moi qui au départ étais pourtant si fâchée contre lui, pour le mal qu'il m'avait fait, je me retrouvais dans ses bras, prête à ne former qu'un avec lui. Il marqua en quelque sorte son territoire à la base de mon cou mais je n'en tins pas rigueur. Je ne sais même pas si je réalisais vraiment le pourquoi du comment il m'avait fait un suçon à cet endroit. Finalement délestés de tout nos vêtements, ou du moins des plus importants, je lui avais fait de la place entre mes jambes pour qu'il s'installe et puisse passer à l'action quand il le désirerait. Voulant faire monter un peu sa température, j'avais entrepris des caresses sur son sexe. Il me prit alors la main et entrelaça nos doigts et plongea son regard dans le mien. Comment rester fâchée face à tant de tendresse? Il s'unissa à moi doucement et j'émis un léger gémissement tandis qu'un petit moment privilégié commença. Avec tendresse, nous ne formions à nouveau plus qu'un, comme autrefois, quand j'étais innocente et encore loin de savoir tout ce qui allait se passer. Nous ne formions à nouveau plus qu'un, sans penser aux conséquences qui allaient s'en suivre...

Cette union, ce moment privilégié, tout ça serait peut-être la dernière fois que ça se produirait. Mais ça se produisait. Et pour la première fois depuis très très longtemps, je ne pensais pas à l'avenir, à ce qui allait se passer par la suite. Je profitais de l'instant présent, mon regard plongé dans celui de Gabriel, nos mains liés, son corps plongé dans le mien. Seul le plaisir comptait, et non les conséquences qui en découleraient puisqu'il y en aurait forcément. Mais peu importait. D'abord avec tendresse, il m'embrassait en me faisant l'amour. Puis, au fur et à mesure, il devint un peu plus sauvage, si je peux dire ça comme ça. Il avait en quelque sorte cassé sa retenue et je devais avouer que, dans mes souvenirs les plus lointains, je ne me souvenais pas qu'il m'ait un jour fait l'amour comme ça. Sans doute était-ce les circonstances qui faisaient que c'était en quelque sorte différent. Je n'en savais rien. Mais ça n'était pas pour me déplaire. Au contraire. Mes gémissements, puis mes cris, mes soupires de plaisir devaient bien prouver que j'appréciais l'instant. Ma main libre parcourait son épaule, son dos, son bras, son torse... Elle parcourait tout son corps comme elle pouvait, ses ongles se plantant parfois dans sa peau, sur son dos. Nos deux mains étaient toujours liés et finalement, dans un dernier cri, l'orgasme fut atteint. Le plaisir extrême. Le corps qui se relâche, se détend. Il a eu ce qu'il voulait, il n'a plus besoin de réclamer. Il peut se reposer en toute tranquillité maintenant. Essoufflée, je reprenais doucement mon calme. Je fermai un instant les yeux, relâchant légèrement la pression que j'exerçais sur sa main, sans pour autant délier nos doigts... Non, pas encore... Je voulais encore profiter, l'espace de quelques instants, du calme, de plaisir partagé, de notre union... Avant de penser plus loin, avant que tout ne revienne à la normal... Je rouvris alors les yeux, plongeant mon regard dans le sien, un petit sourire aux lèvres...

Dans quoi est-ce-que je m'embarquais? Pourquoi avais-je craqué? Je n'aurais jamais dû coucher avec Gabriel et je le savais parfaitement. Mais comment lui résister? Résister à son corps, à sa tendresse,...? C'était trop dur. Peut-être que certains diront que j'avais été faible et c'était peut-être le cas. Mais c'était trop tard. Ce qui avait été fait, était fait. Ni lui, ni moi, ne pourrait revenir en arrière. Je n'aurais plus qu'à assumer les conséquences de mes actes, quelles qu'elles soient. Après avoir atteint le plaisir que mon corps réclamait, je pris quelques secondes pour savourer l'instant. Si seulement ça pouvait ne jamais s'arrêter... Mais tout avait une fin, même les plus bonnes choses. En rouvrant les yeux, je sentis Gabriel se reposer doucement contre moi. Nos mains ne s'étaient toujours pas lâchées. "Bordel que tu m'as manqué..." Je souris doucement. C'était plaisant à attendre mais ça faisait aussi mal. Il m'avait manqué, lui aussi... C'était indéniable... Mais tout ça était révolu maintenant et même si nous avions couché ensemble, ça ne changerait rien au fait que tout s'arrêtait entre nous. Plus de relations sexuelle, ça avait été la dernière. Plus de câlin. Juste... De l'amitié, si nous y arrivions... Oui... Je crois qu'être son amie me plairait déjà... Si j'arrivais à supporter de le voir souvent, de lui confier mes peines et mes doutes, ainsi que mes petits bonheurs, malgré tout ce qui s'était passé entre nous... "Tu m'as manqué aussi..." Je refermai les yeux durant quelques secondes avant de les rouvrir pour regarder un instant nos mains liées. Puis je reposai mes yeux sur lui pour reprendre la parole, doucement. "Tu sais... qu'on aurait pas dû faire ça...?" Je ne savais pas comment parler de ce qu'on venait de faire alors qu'on venait justement tout juste de le faire. Mais je savais que si je ne disais rien maintenant, je n'aurais peut-être plus le courage ensuite...

Je crois que ce qui était le plus dur dans cette histoire c'était le fait de se rendre clairement compte que c'était terminé. Notre histoire venait clairement de se terminer avec ce que nous venions de faire. Les explications avaient été données, il nous était donc maintenant possible d'aller de l'avant. J'allais pouvoir définitivement tourner la page et, pourquoi pas, commencer un nouveau chapitre avec un Gabriel non plus amoureux et amant mais avec un Gabriel ami et confident. Serait-ce possible? Peut-être bien. Au fond, même s'il m'avait fait souffrir, je me sentais toujours aussi bien dans ses bras et je crois que malgré tout, j'avais besoin de lui. J'avais besoin de savoir qu'il était toujours là pour moi et que si j'avais un problème, il me protégerait. J'avais besoin de savoir que j'avais au moins un ami vers qui me tourner si j'en ressentais le besoin, si j'avais envie de me confier. Il changea un peu les positions pour me garder contre lui et me répondit. "Je sais ma puce... mais je le regrette pas..." Je frissonnai. Le regrettais-je? Je n'en savais trop rien. Pas vraiment... Je savais que c'était pas bien, tout ça et je savais que j'allais souffrir un minimum mais au fond, c'était peut-être le prix à payer pour pouvoir enfin passer définitivement à autre chose. Je chuchotai: "Je regrette pas non plus..." Dans un sens, c'était vrai. "J'ai même envie de te proposer d'oublier que c'est pas bien jusque demain matin, mais tu vas pas être d'accord, je te connais..." Je souris doucement. Il n'avait pas tort. Il me connaissait. Mais je commençais à être fatiguée et pour être franche, je n'avais plus forcément envie de discuter de ce genre de choses ou même de bouger. Je me mis dos à lui (sauf si elle l'était déjà x)) et pris son bras pour qu'il entoure ma taille. Sa main était posée sur mon ventre et je mis ma main sur la sienne. Je chuchotai à nouveau: "Je reste..." J'avais envie d'être encore un peu contre lui, nous aurions déjà bien assez de quoi parler le lendemain matin...

Je me sentais bien, là, contre lui. J'avais cette impression que rien n'avait changé. Il embrassa mon épaule en me remerciant. Mais c'était pas la peine qu'il me remercie. Je n'avais simplement plus le courage de bouger, je n'avais plus envie de discuter, et je savais que je m'endormirais très vite. Il enleva sa main et je me mis à ronchonner doucement. Je le sentais bouger mais je fermais déjà les yeux. Je sentis alors la chemise de Gabriel prendre place sur mon corps et je souris doucement. Toujours aux petits soins. Puis sa main rejoignis la mienne sur mon ventre et nos doigts furent entrelacés. "Je ne te laisserais plus... Jamais..." Je souris doucement. J'avais vraiment envie de le croire mais je n'étais pas sûre de devoir. Je ne savais plus trop où j'en étais. Tout se bousculait dans ma tête. Je ne dis rien et, très vite, les bras de Morphée m'emportèrent dans un sommeil assez profond. Je rêvais. Je rêvais d'une vie avec Gabriel. Vous savez, la vie que toute petite fille veut. C'était une journée normale. Nous habitions dans une maison, nous parlions du mariage qui se rapprochait, d'avoir des enfants... J'allais travailler, je le retrouvais le soir chez nous... Jusqu'à ce que je ne me réveille brutalement. D'un coup, mes yeux s'ouvrirent. Je n'avais pas sursauté, non, j'avais juste ouvert mes yeux d'un coup. Je soupirai doucement et pris un moment pour me remettre les idées en place. Je me retournai doucement et pris un instant pour le regarder dormir. Mon rêve... N'importe quoi. C'était ridicule. Avoir couché avec lui ne m'avait pas fait du bien visiblement. Je souris très légèrement en l'appelant: "Gabriel... Réveilles toi... Il fait jour..." Et il était peut-être temps que je rentre chez moi. Ma pauvre Luciole qui se retrouvait toute seule... Heureusement qu'elle avait un grand bol de croquettes toujours bien remplis!

J’avais désespérément tenté de le réveiller mais mon geste n’avait pas eu l’effet voulu. Il m’avait resserrée plus encore et avait enfoui sa tête contre moi. Je souris doucement. Il m’avait tellement manqué… Je l’aimerais toujours, il avait été mon premier, mais je ne l’aimais plus comme je l’aimais avant. Il aurait cependant toujours une place toute particulière dans mon cœur, quoi que je disais ou tentais de faire pour le nier, pour me convaincre et convaincre les autres du contraire. Une chose était sûre, j’aurais aisément pu retomber amoureuse de lui. Au fond, il n’avait peut-être pas tant changé que ça. Je l’ignorais et il valait sans doute mieux que je ne le sache pas. Il fallait malgré tout que je garde un minimum de distance, juste au cas où… Il allait falloir que je me contrôle pour ne pas retomber dans ses bras, dans son lit… Durant les minutes qu’il prit pour émerger de son sommeil, je me mis à réfléchir. Qu’allais-je faire maintenant ? Le planter là et rentrer chez moi aussi vite que possible pour retrouver Luciole ou allais-je rester pour parler avec lui ? Il fallait sûrement que l’on parle mais je n’étais pas sûre d’en avoir envie… ’’Bonjour princesse… Bien dormi ?’’ Je lui souris doucement. Si j’écoutais mon instinct, je l’embrasserais sans doute. Comme avant. Mais le passé devait rester le passé et ce n’était pas parce qu’il me gardait toujours contre lui que je devais céder à une telle tentation. Irrésistible tentation… Je regardai un instant ses lèvres avant de poser mes yeux dans les siens. « J’ai bien dormis oui… Et toi… ? » Et maintenant ? Je restai tout contre lui en reprenant cependant doucement : « Je devrais rentrer, j’ai… Mon chat qui doit m’attendre… » Bon d’accord… C’était un peu une mauvaise  excuse… Je l’avouais. Mais s’il avait quelque chose à me dire, sur ce qu’il s’était passé la veille ou sur ce que nous étions l’un pour l’autre, il le ferait d’une façon ou d’une autre donc… Que je donne une mauvaise excuse ou une bonne ne changerait rien au fait qu’il allait vouloir parler, j’en étais sûre. Je souris doucement sans le lâcher des yeux.